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À Propos / About

Conjuguer ART et activisme lesbien

« Je trouvais important d’y amener la dimension artistique pour qu’il y ait quelque chose d’original et aussi parce que je trouvais que c’était un véhicule intéressant à notre époque, alors qu’on accorde tellement d’importance à l’image. J’ai aussi constaté que plusieurs femmes lesbiennes, gaies (etc.) que je connaissais, s’investissaient à partir des arts. Je trouvais qu’il y avait là, matière à réflexion ». Si Dominique Bourque enseigne à l’Institut d’Études Féministes et de genre de l’Université d’Ottawa, Johanne Coulombe est, quant à elle, une artiste qui désire démystifier les tares sociales par le biais de l’humour. Nécessairement, elles forment le tandem militant-universitaire-artistique, tout désigné pour tenir les rênes organisationnelles d’une telle conférence. «On part de ce qui nous intéresse, on veut avoir du sérieux, mais aussi une capacité de recul et d’analyse», explique Dominique alors que Johanne enchaîne: «Utiliser les arts avec un contenu politique afin d’expliquer la société dans laquelle on vit».

 

Sortir de l’ombre

Si globalement, nous sommes dans une société de l’image, où « la superficialité des images prime sur la justice sociale » c’est l’art grand public qui parvient aux yeux et aux oreilles des gens. Ainsi, l’art lesbien activiste - militant - est relayée au second plan, dans l’ombre. L’importance d’un tel colloque, qui vise nécessairement à sortir de l’ombre l’art saphique, ou du moins à générer des discussions, n’est plus à débattre: « Les lesbiennes ne se mettent pas de l’avant, sous les feux de la rampe, elles n’ont pas besoin de ça. Elles sont dans le travail, la production, la réflexion. Le fait qu’on soit confronté à un monde de l’image, si on n’a pas les codes pour décoder les images, on ne peut pas les lire. Donc on est happé par ces images, leur séduction, mais on n’est pas capable de comprendre leur portée et ce qu’elles nous font. Les artistes sont des spécialistes des images. Aller les chercher nous permet de montrer qu’elles savent ce qu’elles font. Elles savent comment absorber le monde dans lequel on est et y rétorquer avec ce qu’il faut comme lucidité », explique Dominique. Et Johanne de conclure, avec la cerise sur le sundae: « d’où notre intérêt à montrer et faire découvrir tout ce qu’elles font!»

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Propos recueillis par Julie Vaillancourt, Fugues, 2016 (Montréal)

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